Master tes relations : dire non aux relations toxiques

«Je m’oublie souvent dans mes relations» ; «Je suis tanné·e de répondre aux besoins des autres avant mes propres besoins» ; «J’ai tout donné».

Ça te dit quelque chose?

Nos relations peuvent être complexes et drainantes, voire toxiques. Elles peuvent aussi être légères, saines et l’fun quand on prend conscience de nos besoins et qu’on reconnaît notre propre valeur.

Claudine Langlois, ergothérapeute de formation et fée des connexions humaines, nous a partagé ses clés pour se sentir épanoui·e dans nos relations – autant avec les autres qu’avec nous-même.

Les 4 styles d’attachement

La manière dont on se positionne dans une relation amoureuse – ce qu’on appelle aussi notre style d’attachement – est influencée par deux facteurs :

Notre niveau d'anxiété (allant de très anxieux à très peu anxieux);
Notre niveau d'évitement (allant d’un grand besoin de proximité à un grand besoin de liberté et d’indépendance).

Attachement préoccupé

Ce style d’attachement est caractérisé par un niveau d’anxiété élevé et un évitement faible.

Les personnes qui sont préoccupées vont rechercher la sécurité à tout prix. C’est le genre de personne qui, si elles n’ont pas de réponse à leur texto dans les secondes qui suivent l’envoi, vont se faire un scénario de fin du monde. Du genre : il ne veut plus me parler, il a peut-être entendu des rumeurs sur moi, ou pire il a eu un accident d’auto??? 😱

Ce sont des hypersensibles qui, souvent, ont peu d’estime d’elles-mêmes et n’ont pas conscience de leur valeur. Ce manque de confiance peut nuire à leurs relations.

Attachement évitant/craintif

Ce style d’attachement est caractérisé par des hauts niveaux d’anxiété et d’évitement.

Ces gens n’ont besoin de personne et tiennent par-dessus tout à leur liberté. Dès que leurs partenaires s'attachent émotionnellement, elles chercheront souvent à fuir. Elles ne veulent surtout pas s’engager dans quelque chose de sérieux et, si elles le font, elles auront tendance à se méfier.

Ce sont souvent les personnes qui souffrent le plus mais ne le savent pas.

Attachement détaché

Ce style d’attachement est marqué par une faible anxiété (ou du moins, les gens détachés ne la démontrent pas) et un évitement élevé.

Ces personnes ont appris que, dans une société qui valorise l’indépendance, il faut être une “strong independent person”.

Elles ont une grande confiance en elles, mais projettent parfois des “mixed signals” du genre : fuis moi je te suis, suis moi je te fuis.

Attachement sécure

Ce style d’attachement est marqué par de faibles niveaux d’anxiété et d’évitement.

Ce sont des personnes qui n’ont pas peur de la proximité, mais qui ne font pas d’anxiété quand leur partenaire a besoin d’espace.

Elles aiment d’un amour inconditionnel, sans attente. Ça peut paraître utopique dans une société où on apprend à se méfier et à aimer avec peur… mais c’est très possible!

Elles font confiance au flow de la vie et elles ont compris quelque chose d’immense : se détacher sans se désintéresser.

Bref, on aimerait toustes tendre vers ce style d’attachement!

Tendre vers un attachement sécure : le tableau des besoins

Les mots d’ordre sont : communication et vulnérabilité.

On ne vient pas sur Terre avec un manuel d’instruction qui dit : voici comment je marche. Il faut le concevoir nous-même. On ne peut donc pas attendre de notre bien-aimé·e qu’iel nous comprenne sans que l’on communique notre mode de fonctionnement.

Et on ne peut pas communiquer nos besoins tant qu’on n’en a pas conscience nous-même.

Voici une manière toute simple de te reconnecter avec tes besoins.

1. Créer un tableau de ce que tu aimes et ce que tu n’aimes pas

Ce tableau est la clé pour déterrer tes besoins inhérents.

Inscris ce que tu aimes et ce que tu détestes à tes différentes périodes de vie. Prends soin de séparer l’âge adulte en 5, pour tes « 5 vies » (vie personnelle, travail, amitiés, famille, couple).

2. Trouver les besoins qui s’y cachent

Derrière chaque chose qu’on adore et qu’on déteste se cache un besoin.

Pour mettre le doigt dessus, utilise la méthode des « pourquoi » (toujours infaillible!).

Par exemple : étant ado, je détestais l’école.
Pourquoi?
Parce que je n’aimais pas l’autorité.
Pourquoi?
Parce que j’avais un besoin de liberté.

Pssst! Avec le temps et le travail personnel, tu vas apprendre à différencier les besoins de ton âme et de ton égo. Les deux vivent en toi. Tu es mieux de les apprivoiser et de les distinguer, sinon les besoins de ton égo vont toujours primer sur les besoins plus profonds de ton âme.

Ensuite, il s’agit de mettre les besoins de ton égo au service de ton âme. 🙏🏼

3. Dresser une liste de tes 5 besoins les plus fondamentaux

Au fil de l’exercice, tu vas voir se dessiner une récurrence de certains besoins. Dresse une liste des 5 besoins qui reviennent le plus souvent. Ce sont tes valeurs, tes racines, tes piliers pour naviguer tes relations.

Tu peux aussi essayer de les classer du plus ou moins important.

Tu es maintenant prêt·e à les communiquer à taon partenaire!

Qu’est-ce qu’une relation toxique?

Il n’y a pas de relations toxiques : il y a des relations qui ne communiquent pas & qui aiment avec des attentes.

Lorsque le canal de communication est bien installé dès le début de la relation et qu’il n’y a pas de non-dits, il y a beaucoup plus de chances que les besoins des deux (ou plus) personnes soient comblés (d’où l’importance du tableau des besoins un peu plus haut).

Il ne faut pas s’attendre à ce que notre partenaire comble tous nos besoins ; son rôle est plutôt de créer de l’espace pour nous aider à les combler.

Aussi, chaque personne arrive dans une relation avec ses passions. La relation devient toxique quand tu as des attentes que l’autre personne devienne comme toi.

Tu aimes le surf, les festivals et le cirque et taon partenaire aime la couture, Netflix et les siestes? Pour que ça fonctionne, le chemin n’est pas de transformer l’autre mais bien de l’accepter inconditionnellement dans ses passions. Bien sûr, les relations saines nécessitent quelques passions en commun!

Si tu changes ton système de croyances et de valeurs pour l’autre personne, c’est là que réside la toxicité d’une relation.

Relation à soi : comment se donner du self love?

L’extreme self love, c’est de trouver comment répondre soi-même à ses besoins, pour ne plus constamment dépendre des autres.

La clé, c’est de débloquer un équilibre de vie qui nous permette d’avoir du temps pour répondre à nos besoins fondamentaux.

Concrètement, le self love peut être :

Faire de la place dans son agenda pour soi : se prévoir des dates avec soi-même.
Yoni massage / automassage : se reconnecter à son corps, se donner le droit de ressentir du plaisir.
Se regarder dans le miroir et se complimenter : ça peut paraître absurde, mais c’est quand la dernière fois que tu t’es complimenté·e?
Se cuisiner ses plats préférés
Comprendre qu’à chaque fois qu’on dit oui à quelque chose, on dit non à quelque chose d’autre : à quoi as-tu envie de dire oui?

Toutes les relations dans nos vies sont des miroirs à nous-même. Choisis bien le miroir qui te reflète de manière juste et belle!