C’est l’été, il fait beau, il fait chaud, les vacances commencent, tu te prépares à partir pour la plage, à profiter de la piscine chez des amis, à piquer ta tente sur un terrain de camping tout près d’un lac.
Tu as pensé à tout.
Pourtant, à la dernière minute, un détail important que tu avais omis se pointe le bout du nez et menace de perturber tes plans : tes menstruations sont commencées.
Non mais quel timing…
Tu te demandes alors : mais que faire? Est-ce que règles et piscine font bon ménage? Vaut-il mieux éviter la baignade pendant les menstruations?
Et si tu vas nager dans un lac ou dans l’océan, peux-tu le faire sans protection menstruelle ou est-ce risqué pour ta santé?
Sois rassuré·e : se baigner pendant les règles est tout à fait possible, et cette activité peut même faire un bien fou au corps et à l’esprit.
En gardant quelques principes de base en tête et en te préparant adéquatement, tu pourras profiter des plaisirs rafraîchissants de la baignade en toute paix d’esprit.
Mythe ou réalité?
Avant de parler solutions, décortiquons ensemble certains mythes sur la baignade et les menstruations qui persistent encore aujourd’hui, question d’éviter ou de limiter la désinformation.
Mythe numéro 1 : « Le sang attire les requins. »
Selon cette idée, une personne qui se baigne dans l’océan pendant ses règles sans protection menstruelle risque d'attirer les requins. Or, il n'y a pas de preuves scientifiques solides qui soutiennent cette théorie.
Au contraire, certains spécialistes affirment même que le sang humain laisserait les requins indifférents, ces derniers étant davantage mûs par leur ouïe que par leur odorat lorsqu’ils sont en prédation.
On doit l’avouer, ça a de quoi rassurer, quand même.
Mythe numéro 2 : « L'eau arrête le flux menstruel. »
Qui ne s’est jamais fait dire : « Tu vas voir, une fois dans l’eau, tu ne saigneras plus »?
On aimerait bien y croire. Or, la réalité est un peu plus nuancée.
Il est vrai que se baigner pendant les règles peut réduire momentanément l’intensité du flux, notamment en raison de la pression et de la force gravitationnelle qui sont modifiées lorsqu’on est immergé dans l’eau.
Cependant, les menstruations ne s'arrêtent pas complètement, et dès qu’on sort de l’eau, le flux reprend son cours normal, parfois même avec une intensité accrue.
Voilà donc une autre bonne chose de réglée.
Mythe numéro 3 : « Les piscines sont contaminées par le sang menstruel. »
Autrement dit, se baigner dans une piscine pendant les menstruations pose des risques pour sa santé personnelle et pour celle d’autrui. Vrai ou faux?
Encore une fois ici, la nuance est de mise.
Les piscines bien entretenues sont traitées avec des produits chimiques comme le chlore qui tuent les bactéries et autres contaminants qui peuvent poser problèmes d’un point de vue hygiénique.
Le risque de contamination par le sang menstruel dans une piscine est donc extrêmement faible, pour autant que l’entretien du plan d’eau soit adéquat et suffisant.
Avant de croire une affirmation, il est bien important de contre-vérifier les informations à partir de sources fiables, surtout si l’affirmation en question génère en toi un sentiment d’inconfort ou d’anxiété. Si certaines croyances doivent nous rendre mal à l’aise, autant qu’elles soient fondées et prouvées, tu ne crois pas?
Mettre ou ne pas mettre une protection, telle est la question
Maintenant qu’on sait qu’il est possible de se baigner ou de nager pendant les règles, une question se pose : faut-il obligatoirement mettre une protection ou est-ce à la discrétion de chacun·e?
Voyons ça de plus près.
Avec protection : différentes solutions possibles
La première solution à laquelle on peut penser quand on parle de protection menstruelle, c’est la serviette hygiénique. Malheureusement, elle n’est pas du tout recommandée pour la baignade.
En effet, qu’elle soit jetable ou lavable, la serviette hygiénique est conçue pour absorber. Une fois immergée, elle ne sera pas sélective et absorbera tous les liquides qui entreront en contact avec elle, y compris l’eau dans laquelle on se baignera.
Rapidement, la serviette ne sera plus d’aucune utilité, car une fois saturée d’eau, elle ne pourra plus retenir le flux menstruel, et à ce moment-là, les fuites seront assurées.
Le même principe s’applique aux culottes menstruelles.
Ce serait bien si on pouvait se baigner avec ses culottes Mme L’Ovary, non?
À la plage, on pourrait facilement reconnaître ses sœurs de L’Ove grâce à la fameuse ligne rouge, signe distinctif qu’on est dans nos lunes.
Un simple regard autour de soi suffirait pour se sentir entouré·e et puissant·e, et on en oublierait presque les crampes.
Malheureusement, la culotte menstruelle Mme L’Ovary n’est pas non plus conçue pour la nage ou la baignade. Faite de coton, elle s’imprégnerait d’eau rapidement et deviendrait tout à fait inutile.
Non, vraiment, nous ne la recommandons pas.
Pour profiter de la mer ou de la piscine sans stress pendant tes règles, voici plutôt les solutions qui s’offrent à toi.
La coupe menstruelle ou le disque menstruel
L’avantage de la coupe ou du disque, c’est qu’ils se portent à l’intérieur du corps, empêchant complètement l’évacuation du flux menstruel.
Ils sont également réutilisables, donc économiques et écologiques, ce qui fait d’eux des protections de choix pour la baignade pendant les règles.
Leur inconvénient, c’est qu’ils peuvent être intrusifs, et certains corps ne les tolèrent tout simplement pas. Pour ces personnes, ce ne sont malheureusement pas des solutions envisageables.
Le maillot de bain menstruel
Lorsque vient le temps d’arrimer baignade et menstruations, le maillot de bain menstruel est une solution de plus en plus intéressante, et surtout de plus en plus disponible.
Généralement fait de polyester et muni d’une couche imperméable, il permet à la personne menstruée qui le porte de s’adonner à ses activités aquatiques, et ce, en toute paix d’esprit, et avec une protection solaire en boni.
Pour le moment, le maillot de bain ne fait pas partie de l’offre de produits de Mme L’Ovary, mais il n’est pas exclu que ce soit un jour le cas.
L’éponge menstruelle
L’éponge menstruelle est une solution de protection qui fait débat. Faite de matériaux naturels ou synthétiques, elle s’insère à l’intérieur du vagin pour absorber le sang, un peu comme le fait un tampon.
Ses adeptes l’aiment parce qu’elle est généralement plus douce et plus confortable qu’un tampon ou qu’une coupe menstruelle. Elle est également écolo et durable et possède une bonne capacité d’absorption.
Ses détracteurs lui reprochent d’être difficile à nettoyer convenablement, ce qui peut poser des risques pour la santé. Il faut également la changer régulièrement afin d’éviter le syndrome du choc toxique (ou SCT), un peu comme avec le tampon.
Avant de choisir cette option, assure-toi d’être bien informée et de prendre toutes les mesures de précaution qu’elle impose.
La pratique du flux libre instinctif
Bien qu’il ne s’agisse pas d’une protection menstruelle physique à proprement parler, la pratique du flux libre instinctif, aussi appelé le FLI, amène la personne menstruée à développer une connaissance et une écoute approfondies de son corps et de ses signaux, jusqu’au point où elle sent venir à l’avance son flux.
Économique et écologique de nature, le FLI permet donc à quiconque le pratique fréquemment de sortir de la piscine pour se rendre à la toilette à temps et laisser couler librement.
Pour certaines personnes, ça peut être un réel facteur d’émancipation et donner un sentiment de liberté et de puissance.
Et sans protection, ça le fait?
Si, pour une raison ou pour une autre, aucune des solutions présentées plus haut ne te convient, sache qu’il est aussi possible de te baigner sans protection pendant tes règles, surtout si ton flux est léger ou modéré.
Avec un peu de chance, il est même possible que tes écoulements ralentissent ou se mettent en pause une fois que tu seras dans l’eau.
La baignade sans protection peut procurer un sentiment de confort et de liberté, en plus de permettre une réduction importante des déchets et des coûts associés à l'achat d’une protection comme la coupe, le disque ou le maillot de bain menstruel. Ça vaut le coup de l’essayer, non?
Si jamais ça fonctionne pour toi, l’expérience que tu feras de la baignade en sera grandement simplifiée, puisque tu n’auras pas à te soucier de changer ou de vérifier ta protection menstruelle. Le rêve!
Par contre, si tu décides de plonger sans protection, assure-toi de prendre les mesures de précaution qui s’imposent, car cette pratique peut présenter quelques risques ou inconvénients.
Reste ouverte à l’idée que des fuites pourraient survenir, surtout si ton flux est abondant.
Dans ce cas, il pourrait être souhaitable de limiter la durée de ta baignade pour éviter de contaminer l’eau temporairement, surtout si tu te baignes dans une piscine ou un petit bassin.
Il faut aussi savoir que le sang menstruel peut attirer des bactéries présentes dans l'eau, augmentant ainsi le risque que tu contractes une infection, surtout si l'eau est remplie de bactéries comme dans un lac ou dans la mer.
Privilégie les endroits où l'eau est propre et sûre, comme les piscines bien entretenues, puisque comme nous l’avons mentionné un peu plus haut, l’eau chlorée réduit grandement le risque d’infection.
Finalement, garde en tête que le sang peut s’imprégner dans le tissu de ton maillot et laisser un film sur ta peau, créant un environnement propice à la prolifération des bactéries.
Assure-toi de bien te laver, maillot de bain inclus, avant et après la baignade pour maintenir une hygiène au top.
Nage, petit poisson rouge
Comme tu peux le constater, baignade et règles sont tout à fait compatibles, alors pas de panique si ton calendrier de suivi menstruel et ton calendrier de vacances se coordonnent naturellement
Avec un peu de préparation, tu pourras te jeter à l’eau en toute tranquillité, même les jours de marée rouge.
Bon été, profites-en bien.
On te L’Ove,
Mme L’Ovary
Références
Plongée sous-marine : risque-t-on de se faire attaquer par un requin si l'on a ses règles ? - Geo.fr
Les règles s’arrêtent dans l’eau : vrai ou faux ?
F.A.Q. Information sur le maillot de bain menstruel Marie-Fil